Mai 22 2011

Mikrokritik #4

D’autres films ! Avec d’autres affiches avec des belles couleurs ! Super offre promo en plus, 8 films pour le prix de 5 ! À saisir !

Mistérios de LisboaMistérios de Lisboa
[Mystères de Lisbonne]

Raúl Ruiz, 2010

Ces mystères sont une fresque qu’on prend le temps de peindre devant vous. Si vous êtes prêts à vous plonger dans 4h30 de d’intrigues historico-romanesques, avec les destins croisés de plusieurs générations de personnages  rebondissants entre différentes époques, différents lieux, différents pays, jonglant avec les langues et les atmosphères, alors vous adorez suivre et démêler les fils de ces mystères. Personnellement l’imbrication des personnages m’a fait penser aux Piliers de la terre de Ken Follett, cette microhistoire très dense où les vies des protagonistes s’entremêlent avec force coups de théâtres et rebondissements. C’est trop beau pour être vrai, mais qu’importe, c’est ce qui fait la richesse du récit et réussit à captiver. Ajoutez à cela un soin remarquable porté aux images, aux costumes, aux décors, à la mise en scène et vous obtenez une somptueuse et captivante épopée.

TournéeTournée

Mathieu Amalric, 2010

J’avais un a priori un peu négatif sur Mathieu Amalric, fondé sur pas grand chose, comme la plupart des a priori. En fin de compte j’ai pris beaucoup de plaisir devant cette tournée bancale de cette troupe de cabaret burlesque, à suivre le pile et le face, le rapport entre le monde de la scène et l’envers du décor. Ce sont surtout les personnages qui fascinent, des figures de femmes atypiques, des caractères bien trempés et exubérants, canons de beauté dynamités qui cachent d’autres facettes. Le personnage d’Amalric est intéressant, loser entreprenant, pathétique par bien des aspects mais tenant malgré tout la barre de ce navire qui prend l’eau, avec son équipage d’amazones, dans la mer déchaînée du monde du spectacle. Bon, et puis la chanson des Sonics. LA chanson des Sonics.

The Matrix/Matrix Reloaded/Matrix RevolutionsThe Matrix

Andy et Larry Wachowski, 1999 et 2003

Allez zou, les trois Matrix pour le prix d’un, qui n’en veut. Parce que moi, n’en veux plus. D’abord j’ai regardé le troisième (logique), Revolutions, et c’était tellement affreusement horriblement cliché, chiant et platement nul que je me suis senti obligé de reregarder le premier, dont j’avais un bon souvenir. Et là, surprise ! C’est assez moyen. Matrix, ça doit être le film d’une époque, époque qui, visiblement, est un peu dépassée. Tout le début est sympa, le côté quête initiatique du héros qui n’a pas trop les épaules pour le devenir, ensuite ça vire au film d’action classique. Pas grand grand chose à creuser au niveau de l’histoire. Les réalisateurs ne se fatiguent même pas à laisser une fin ouverte, ils font carrément une non fin, rendez-vous au prochain épisode. Prochain épisode donc, Matrix Reloaded, qui ma foi n’est pas si… non en fait je l’ai pas vu. J »imagine qu’il est dans la veine du troisième puisque sorti la même année (c’est à dire mauvais).

The King's SpeechThe King’s Speech
[Le Discours d’un roi]

Tom Hooper, 2010

On en a beaucoup parlé, et on en a dit beaucoup de bien, et c’est mérité. Avoir des responsabilités, quand on n’a pas vraiment envie d’en avoir, c’est embêtant. Faire un job pour lequel on n’est a priori pas fait, c’est pas le pied. Surtout quand le job, c’est être roi du Royaume-Uni. Et être bègue quand les discours publics sont une part essentielle du boulot, ça devient sérieusement problématique. Basé sur l’histoire du prince Albert, duc de York qui devient roi en 1937 sous le nom de George VI, le film met en scène le travail de son atypique héros dans sa lutte contre ces mots qui refusent de sortir de sa gorge. Avec un bon équilibre entre sérieux et humour, le regard porté est à bonne distance, permettant de mieux approcher ce qu’implique devenir roi, sans pour autant tomber dans la familiarité ou le voyeurisme. Colin Firth n’a pas volé son Oscar, sa performance est remarquable.

AvatarAvatar

James Cameron, 2009

Avec du retard sur à peu près tout le monde, j’ai vu Avatar. A la télé. Sans 3D. La honte. Je l’ai vu en pensant que j’allais voir un beau film qui n’aurait peut-être pas un scénario ultra original, mais que pour les images, ça vaudrait le coup. Bilan : hummm… Je m’attendais à être bluffé visuellement, effectivement, l’image est magnifique. Mais je n’ai pas été tellement séduit par les environnements naturels de Pandora. C’est de la nature… hollywoodienne. Tout est fabuleux, tout brille, tout foisonne, trop de tout, trop de beauté travaillée : overdose. Pour le reste, l’histoire est quand même honnêtement affligeante, je sais bien que Cameron a toujours préféré en mettre plein les yeux que plein la tête, mais là quand même, faire plus caricatural relève de l’exploit (gageons qu’il saura réaliser cette prouesse pour Avatar 2 et 3, déjà en cours de réalisation), la palme revenant au méchant militaire qui n’était pas assez méchant avec son regard méchant et sa coupe de cheveux militaire méchante, alors on lui a ajouté une méchante cicatrice, et avec ça on comprend qu’en fait, c’est bien lui, le méchant. A voir pour les belles images donc, et pour absolument rien d’autre.

La mikrokritik bonus  !!

Wasabi, de Gérard Krawczyk, sorti en 2001.

Ryōko Hirosue qui joue Yumi a joué dans le très bon Departures, ça m’a fait un choc quand j’ai reconnu que c’était la même actrice. Le film parle de oh et puis merde.


Déc 19 2010

Mikrokritik #1

La Planète sauvageLa Planète sauvage

René Laloux, 1973

Une planète étrange peuplée de gigantesques humanoïdes à la peau bleue, une végétation surnaturelle, un bestiaire sorti d’un rêve surréaliste, et parmi ces animaux, l’homme. Bestiole de compagnie distrayante mais difficile à discipliner. Faut-il craindre la rébellion de ces êtres primitifs ? La Planète sauvage est un film d’animation captivant, un voyage hallucinatoire visuel et sonore. L’inversion des rôles est vraiment déstabilisante et on est presque mal à l’aise devant cet homme-insecte que l’on maltraite sans conséquence. Je ne peux pas dire que j’ai été emporté et totalement séduit par l’histoire, mais l’univers très bizarre vaut à coup sûr le coup d’œil, ce film est réellement singulier.

The Virgin Suicides The Virgin Suicides

Sofia Coppola, 1999

Cecilia Lisbon a pas le moral. Cecilia est la plus jeune des cinq sœurs, la première aussi à tenter de mettre fin à ses jours. Qui sont-elles, ces jeunes filles qui rivalisent de blondeur et de troubles de l’âme ? Image patinée, musique suave et mélancolique, The Virgin Suicides est un flashback à la fois moelleux et acide dans les tourments et questionnements des adolescents. Cette ambiance parfaite, léchée, occupe l’espace. Mais à part ça, quid de l’histoire ? Je suis un peu resté sur ma faim, car finalement, il ne se passe pas grand chose. On est là, passif devant de belles images, sans trop pouvoir vraiment saisir ce qui pousse les filles Lisbon vers leur issue fatale.

MacheteMachete

Robert Rodríguez & Ethan Maniquis, 2010

Tout commence par une histoire des plus banales  : un Mexicain maniaque de la gach machette est embauché pour assassiner un candidat au poste de sénateur du Texas, mais c’est en fait un traquenard et alors il va se venger en taillant dans le tas, avec au passage trois porte-conteneurs d’hémoglobine. L’affiche ne nous ment pas : si vous voulez des filles sexy, de la baston et des explosions, vous devriez y trouver votre compte, en qualité et quantité. Avec évidemment une bonne dose de second degré. Je ne suis pas un amateur passionné de ce genre de film, mais j’avoue qu’une fois en passant, c’est pas désagréable.

The Man Who Would Be KingThe Man Who Would Be King [L’homme qui voulut être roi]

John Huston, 1975

Adaptation d’une nouvelle de Rudyard Kipling, The Man Who Would Be King met en scène deux anciens cadres de l’armée britannique en Inde, des aventuriers prêt à tout. Ils se sont lancés un défi fou : devenir les rois du Kafiristan, province mythique jamais conquise par un Européen depuis Alexandre le Grand. La qualité principale de cette palpitante épopée portée par d’excellents acteurs (Sean Connery, Michael Caine), c’est de savoir toujours habillement équilibrer le récit entre l’aventure, l’humour et des sujets plus graves. Si par moment la tension retombe un peu, la dernière partie du film est magnifique. Je l’ai malheureusement vu en VF, ce qui enlève du charme à la pellicule. Un film à revoir en VO donc, dans quelques mois ou années…

RubberRubber

Quentin Dupieux (alias Mr Oizo), 2010

Mettons les choses au clair tout de suite : non, je m’abstiendrai de faire une blague facile, la presse s’est assez gargarisée comme ça avec des jeux de mots à la con à base de gonflé et autres déjantés. Voici donc Rubber, un film dont le héros est un pneu qui, depuis qu’il est « né », n’a pour passion que de tuer tout être vivant passant à sa portée. On aurait pu avoir simplement droit à un grand n’importe quoi délirant. La force de Rubber, c’est de pousser le vice à fond. Quitte à réaliser un truc qui sort du cadre, faisons-le bien, totalement. Et lorsqu’on en vient à ressentir ce que peut éprouver un bout de caoutchouc, on se dit que c’est pour le moins réussi. Le film donne souvent dans le pur surréalisme :  faut-il vraiment chercher à comprendre tous les tenants et aboutissants de l’histoire ? Il se pourrait que tout cela soit fait pour no reason. Mais pour peu qu’on se prenne au jeu, on passe un excellent moment.