Déc 19 2010

Mikrokritik #1

La Planète sauvageLa Planète sauvage

René Laloux, 1973

Une planète étrange peuplée de gigantesques humanoïdes à la peau bleue, une végétation surnaturelle, un bestiaire sorti d’un rêve surréaliste, et parmi ces animaux, l’homme. Bestiole de compagnie distrayante mais difficile à discipliner. Faut-il craindre la rébellion de ces êtres primitifs ? La Planète sauvage est un film d’animation captivant, un voyage hallucinatoire visuel et sonore. L’inversion des rôles est vraiment déstabilisante et on est presque mal à l’aise devant cet homme-insecte que l’on maltraite sans conséquence. Je ne peux pas dire que j’ai été emporté et totalement séduit par l’histoire, mais l’univers très bizarre vaut à coup sûr le coup d’œil, ce film est réellement singulier.

The Virgin Suicides The Virgin Suicides

Sofia Coppola, 1999

Cecilia Lisbon a pas le moral. Cecilia est la plus jeune des cinq sœurs, la première aussi à tenter de mettre fin à ses jours. Qui sont-elles, ces jeunes filles qui rivalisent de blondeur et de troubles de l’âme ? Image patinée, musique suave et mélancolique, The Virgin Suicides est un flashback à la fois moelleux et acide dans les tourments et questionnements des adolescents. Cette ambiance parfaite, léchée, occupe l’espace. Mais à part ça, quid de l’histoire ? Je suis un peu resté sur ma faim, car finalement, il ne se passe pas grand chose. On est là, passif devant de belles images, sans trop pouvoir vraiment saisir ce qui pousse les filles Lisbon vers leur issue fatale.

MacheteMachete

Robert Rodríguez & Ethan Maniquis, 2010

Tout commence par une histoire des plus banales  : un Mexicain maniaque de la gach machette est embauché pour assassiner un candidat au poste de sénateur du Texas, mais c’est en fait un traquenard et alors il va se venger en taillant dans le tas, avec au passage trois porte-conteneurs d’hémoglobine. L’affiche ne nous ment pas : si vous voulez des filles sexy, de la baston et des explosions, vous devriez y trouver votre compte, en qualité et quantité. Avec évidemment une bonne dose de second degré. Je ne suis pas un amateur passionné de ce genre de film, mais j’avoue qu’une fois en passant, c’est pas désagréable.

The Man Who Would Be KingThe Man Who Would Be King [L’homme qui voulut être roi]

John Huston, 1975

Adaptation d’une nouvelle de Rudyard Kipling, The Man Who Would Be King met en scène deux anciens cadres de l’armée britannique en Inde, des aventuriers prêt à tout. Ils se sont lancés un défi fou : devenir les rois du Kafiristan, province mythique jamais conquise par un Européen depuis Alexandre le Grand. La qualité principale de cette palpitante épopée portée par d’excellents acteurs (Sean Connery, Michael Caine), c’est de savoir toujours habillement équilibrer le récit entre l’aventure, l’humour et des sujets plus graves. Si par moment la tension retombe un peu, la dernière partie du film est magnifique. Je l’ai malheureusement vu en VF, ce qui enlève du charme à la pellicule. Un film à revoir en VO donc, dans quelques mois ou années…

RubberRubber

Quentin Dupieux (alias Mr Oizo), 2010

Mettons les choses au clair tout de suite : non, je m’abstiendrai de faire une blague facile, la presse s’est assez gargarisée comme ça avec des jeux de mots à la con à base de gonflé et autres déjantés. Voici donc Rubber, un film dont le héros est un pneu qui, depuis qu’il est « né », n’a pour passion que de tuer tout être vivant passant à sa portée. On aurait pu avoir simplement droit à un grand n’importe quoi délirant. La force de Rubber, c’est de pousser le vice à fond. Quitte à réaliser un truc qui sort du cadre, faisons-le bien, totalement. Et lorsqu’on en vient à ressentir ce que peut éprouver un bout de caoutchouc, on se dit que c’est pour le moins réussi. Le film donne souvent dans le pur surréalisme :  faut-il vraiment chercher à comprendre tous les tenants et aboutissants de l’histoire ? Il se pourrait que tout cela soit fait pour no reason. Mais pour peu qu’on se prenne au jeu, on passe un excellent moment.