Oct 8 2013

NZ 12 : Wellington

Wellington. Une si petite ville pour capitale, c’est assez curieux, inhabituel. Je n’avais pas vraiment de plan en tête sur ce que j’allais faire ici. J’avais dans l’idée de retrouver des potes dans quelques jours, mais suite aux hasards et circonstances de nos voyages respectifs, nos routes n’ont finalement fait que se croiser sans se joindre. Personnellement, je voulais prendre le temps de découvrir la ville, faire autre chose que du wwoofing.

À mon arrivée, j’ai passé deux jours dans une auberge de jeunesse que je pensais sympathique. Bof, en fin de compte, l’endroit, à l’ambiance clean et froide, tenait beaucoup plus de l’hôtel que du backpacker. Seul le rez-de-chaussée et la salle commune donnait une vague impression de convivialité. J’ai fait mes valises et me suis mis en quête d’un autre endroit où me sentir un peu plus chez moi pour quelques temps. Les deux Françaises rencontrées à la brasserie de Taranaki m’en avaient conseillé un : en avant. Hasard improbable, je croise dans la rue l’Américaine avec qui j’avais également passé quelques temps à la brasserie. Elle rentre aux États-Unis dans deux jours. Je lui dis où je me rends, elle me réponds qu’elle connaît, mais va plutôt dans celui-là, il est vachement mieux. Elle est suffisamment convaincante pour que finalement je fasse demi-tour pour me rendre à l’autre bout de la ville, ce qui, dans cette mégalopole tentaculaire, a bien dû me prendre dix minutes.

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Sep 29 2013

NZ 11 : Le vert du décor

Aucun nouvel incident majeur ne fut plus à déclarer durant les quelques jours qui me séparaient du retour des proprios au bercail. Le tuyau d’eau fut réparé sans difficulté, les ânes et les vaches déplacés sans évasion à déplorer, le chien ne tenta plus de se faire la malle et globalement le reste du boulot se déroula sans problème.

Après ma séance d’apprentissage accéléré en autonomie, ce fut beaucoup plus appréciable de découvrir ce que signifiait travailler dans une ferme bio avec la proprio à mes côtés. J’apprends un boulot ainsi qu’un mode de vie différent, moins stressé, moins stressant, ce qui ne signifie pas non plus que nous passons le temps à fumer de l’herbe ou à la regarder pousser. La famille ne donne pas dans la caricature de l’écolo baba-cool. Si nous travaillons tranquillement, nous travaillons aussi beaucoup, en tout cas en ce qui me concerne pour un job non rémunéré. Mais contrairement au temps passé dans mon précédent wwoofing, ici je ne ressens jamais besoin de regarder la pendule. Y’a pas à dire, c’est quand même beaucoup plus intéressant que nettoyer un grenier. Lire la suite


Sep 12 2013

NZ 10 : L’apprenti fermier

Je n’ai pas tellement eu à bouger car ce nouveau wwoofing n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de la brasserie. Me voilà encore plus près du magnifique Mont Taranaki, qui domine la région et sur lequel mon nouveau lieu de résidence, une jolie maison perchée sur une colline, a une vue imprenable.

Ils sont six à vivre ici, ou plutôt étaient, les deux plus grands rejetons ayant quitté le domicile familial. En plus des parents, restent donc un garçon de 16 ans et une fille de 18 pour me tenir compagnie. Mon boulot ici sera composé d’une multitude de tâches diverses et variées, dont l’une, récurrente, sera le service restauration de la ménagerie du coin : poules, canards, lapins, cochons, oies, ânes, vaches, moutons, ainsi qu’un chien et un chat.

Mount Taranaki

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Août 29 2013

NZ 9 : Le verre à moitié vide

Je suis revenu une troisième fois à Auckland. J’avais une bonne raison pour cela, même si au final cette bonne raison s’est un peu évaporée en cours de route. Peu importe, de toute façon mon but n’était que de passer ici une semaine ou deux avant de ricocher vers ailleurs.

Troisième fois que je rentre dans cette auberge de jeunesse : punaise, c’est fou comme j’ai l’impression d’être chez moi. J’ai recroisé des visages familiers, et même si je ne connaissais ni mon nouveau dortoir ni les gens qui s’y trouvaient, je me suis installé, ai posé mon sac comme si de rien n’était, ai tout de suite engagé la discussion avec ces inconnus comme s’ils étaient mes meilleurs potes. J’ai proposé à un couple qui arrivait de les conduire à une autre auberge où j’avais été, parce que celle-là était complète pour la nuit. Comme à la maison, et ceci presque malgré moi ; ça avait quelque chose d’anormal. J’ai eu tout d’un coup l’envie fugace de repartir, tout de suite, sans attendre, ailleurs. Où était-il rendu, ce gars qui débarquait sur la pointe des pieds il y trois mois, avançait à tâtons, dans un univers inconnu ? Hier c’était inquiétant et intéressant, aujourd’hui c’est rassurant, et un peu terne.
Les nouvelles rencontres ont dissipé le léger malaise. J’ai passé de très bons moments avec ces nouveaux camarades de voyage, beaucoup plus en dehors de l’auberge qu’avant. Journée sportive au parc, moi l’handicapé des ballons ronds (et encore plus avec les ovales), parties de tennis (notamment une très comique « partie » à moi contre trois petits Maoris impressionnés par mon service, c’est vous dire s’ils étaient nuls), match de rugby à l’Eden Park (en tant que spectateur hein, faut pas déconner non plus), sorties diverses en ville, balades, soirées… La routine n’a pas eu le temps de se glisser dans les temps morts, et c’était très bien comme ça.

Sunset above Auckland

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Juil 24 2013

NZ 8 : Déracinements

Faute de boulot rémunéré (et faute aussi, il faut bien l’avouer, de motivation pour me donner corps et âme au premier boulot pourri venu), j’ai décidé de refaire du wwoofing pendant quelques temps. Quelques échanges de mails plus tard, me voilà dans la région de Bay of Plenty, à la fin du mois de juin.

Les quelques semaines passées auparavant à Auckland ont été vraiment très plaisantes, j’y ai rencontré beaucoup de monde et me suis trouvé avec la plupart des affinités, des sujets de discussions sans fin autour d’une bière ou d’un café. Sont-ils si différents, ces gens du monde entier qui par hasard se retrouvent ici avec moi, des gens de ma génération que je côtoie en France et qui si souvent m’insupportent par des discussions si vaines, creuses, limitées ? Ont-ils réellement quelque chose en plus, une ouverture d’esprit, une curiosité née de cette envie de voyager que tous partagent, ou bien est-ce essentiellement moi qui suis plus ouvert, plus curieux, plus sociable avec eux qu’avec mes compatriotes ? Sans doute un peu des deux. Et puis, je n’oublie pas que nous sommes tous ici de passage, et parce que nous ne sommes pas plongés dans un quotidien qui par nature renvoie à la monotonie, nous sommes plus enclins à trouver chez ces autres itinérants des sujets de partage intéressants.
Je suis néanmoins parti une fois de plus sans regret, quelques contacts en poche, sentant qu’il me fallait changer d’environnement sous peine d’y stagner. Je réalise que les moments les plus difficiles, mais aussi les plus intéressants, dans le voyage, ce sont les départs et les arrivées, les découvertes, les chemins qui bifurquent et se rejoignent, et pas tant le quotidien, les routines qui se réinstallent, les journées dont on ne se souvient pas.

Fern tree trunk

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