Avr 18 2013

Rail trip, part 12

Toutes les bonnes choses ont une fin…

Jeudi 18 août

Folle journée sur les rails en perspective. Objectif : traverser la moitié de l’Europe en une journée, Venise – Bruxelles, pas vraiment en ligne directe.
Rude levé à 4h du mat’, douche au camping pour tenter de se réveiller. Pliage de la tente dans l’obscurité, rangement dans les sacs de tout le bardas, et en avant. Le vaporetto passe à 5h45, on est dans les temps. [Le bateau est quasi désert, seulement peuplé de quelques autochtones vénitiens qui partent au travail.]Le soleil commence à poindre, voyage tranquille et apaisant jusqu’à Venise. Il n’est pas encore 6h, la ville, débarrassée des touristes de la veille, commence tout juste à s’animer. Photos rapides de la place Saint Marc déserte, puis nouveau vaporetto pour gagner la gare.
Comme on est largement en avance, on prend un café en terrasse, 4€, rien à fout’. [Dernières discussions ; avec le recul, c’était là, à cette terrasse de café, à deux pas de l’eau tranquille d’un canal, que se sont terminées nos pérégrinations estivales. Après, après, c’était… enfin, vous allez voir].

Le Venise-Milan est à l’heure, un train à grande vitesse, avec une table, des sièges confortables (et malheureusement la clim à donf), grand luxe après l’horrible ligne Budapest-Venise (celui qui arrivait ce matin avait seulement 35 minutes de retard, un exploit). Arrivés à Milan, on laisse Ben prendre un autre train puisqu’il revient par le sud de la France. Pierre et moi montons dans un Milan-Bâle, un train Eurocity très high tech et confortable : écrans multiples diffusant des infos sur le trajet et les régions traversées, sièges spacieux, vendeurs de trucs à grignoter (hors de prix, évidemment) passant plusieurs fois dans les allées durant le trajet. Problème : famille nombreuse à ma droite, avec petits qui braillent. Enfin, surtout une petite qui n’arrête pas de babiller des sons divers et variés. Ça peut être rigolo deux minutes, sur un trajet de quatre heures c’est insupportable. Mon voisin de gauche menace dangereusement de péter un câble. Impossible de dormir, enfin Pierre s’en sort plutôt bien, moi pas.

Arrivée à Basel/Bâle, enfin. Immense gare avec 36 000 quais. Mauvaise surprise, c’est un train qui transite par la France alors qu’on pensait longer la frontière côté allemand. Le billet interrail n’offre qu’un demi-tarif dans le pays d’origine, ce qui signifie qu’en cas de contrôle, on est bons pour le supplément. On monte quand même, évidemment, contrôle, et monsieur connard-SNCF jubile. Avec son ton de fausse compassion, il nous explique comment le fabuleux billet interrail nous a permis d’économiser tant d’argent, mais que là il comprend bien que l’on ne s’est rendu compte qu’en gare que le train passait par la France, qu’il sait que l’on n’avait pas le temps de réserver un billet, mais le sacro-saint règlement ne saurait être enfreint, ça fera 29€. Attention, je suis gentil, vous avez fait une rature ici, je pourrais, du haut de mon glorieux piédestal de contrôleur SNCF, vous sanctionner. Considérez-moi presque comme une âme charitable. Je la ferme pendant que Pierre essaie vainement d’expliquer en termes polis et mesurés à quel point il est con : j’ai déjà trop croisé d’individus dans ce genre, et qui, le règlement sacré imprimé à vie dans le cerveau, prennent prétexte du pouvoir absolu de la loi pour éviter d’utiliser leur tête. Le voyage est d’autant plus insupportable qu’on a récupéré la marmaille du train précédent, plus de nouveaux chiards d’une autre portée. Quel pied, vraiment, de rentrer en France.

[J’étais vraiment furax, hein ? Je crois que les heures de train dans les pattes n’arrangeaient rien.]

On passe au Luxembourg, puis en Belgique. Les dernières heures sont terriblement longues, une démotivation totale pour la moindre action s’installe. Envie de faire n’importe quoi qui n’implique pas d’être dans un train. Bruxelles, enfin, puis un ultime train pour Tournai, trajet en voiture pour gagner la maison de Pierre, le retour aux cadres connus. Dormir, enfin.

Vendredi 19 août

Retour à la gare de Tournai pour aller chercher le reste de la bande, qui avait raté un train à Francfort et a passé la nuit à l’aéroport adjacent. Mines quelque peu exténuées, mais satisfaction d’être arrivés et de se retrouver. Petit déj chez Pierre, puis reste le trajet du retour en voiture. Mišo Kovač rend le retour un peu moins nostalgique, ou peut-être un peu plus.

Ici s’arrête le compte-rendu que j’avais tapé il y a un an de ça. Il manque un bout de la fin, qui doit être consignée quelque part, sur un carnet, au fond d’un tiroir. Il y était question de retour à la maison, de fin, de boucle bouclée. This is the end, my only friend, the end. Si jamais je trébuche sur ce carnet en rangeant, je la posterai ici. Mais il y a peu de chances, je range rarement et plutôt mal.

PS : Désolé pour la mise en page chaotique de certaines notes, je n’ai pas le temps de la corriger. Depuis l’élargissement de la zone de texte de ce site et l’augmentation de l’interligne qui permet à l’ensemble de mieux respirer, c’est un peu le bordel : c’est la faute à François, mon merveilleux technicien Internet pour tout ce que je sais pas bidouiller. Lettres d’insultes ou chaleureux remerciements à lui adresser directement.


Fév 13 2012

Rail trip, part 11

Previously on Rail Trip

Nous avions laissé nos six héros à l’aune d’une tragique scission de leur fine équipe à Zagreb, une partie entreprenant le voyage du retour via l’Allemagne, l’autre descendant plus au sud pour rejoindre l’Italie. Je fais partie du second groupe. Devant nous la dernière véritable étape de notre périple européen : les dédales de la Sérénissime.

Mercredi 17 août

Le train qui nous amène à Venise devait arriver vers 7h et quelques, mais avec le retard on est bon pour faire des heures sup’. Jusque là, on a eu de la chance, tous les retards de trains se sont produits alors que nous n’avions pas de correspondance.
Une famille de Roumains squattent nos places, deux bambins endormis en travers des banquettes. On se case à côté, tant bien que mal. Le billet annonçait des sièges inclinables, au final c’est nous qui devons nous incliner devant la raideur inflexible des dossiers. Le voyage s’annonce long, je sommeille mollement quelques petites heures avant de meubler le reste de la nuit en complétant mon carnet sur les derniers jours écoulés. Mes acolytes ont tous les deux réussi à fermer l’œil, tant bien que mal. Sans que je sache trop à quel moment, les panneaux croates ont fait place aux panneaux en italien, et le soleil s’est levé. Les gosses roumains commencent à s’agiter et courent dans les allées. La famille a l’air de voyager plus ou moins légalement, les contrôleurs regardent les documents qui ont l’air de leur servir de billets de façon suspicieuse. On pensait qu’ils allaient descendre à Mestre, en fin de compte ils font route avec nous jusqu’à Venise (Ben les verra mendier et se faire engueuler par un Anglais à l’arrivée).

La gare de Venise ne laisse pas vraiment soupçonner que nous sommes sur une île. Sauf qu’une fois sortis, il y a de l’eau sur la route, et les voitures ont des rames. Petit arrêt au point info pour savoir quelle ligne de vaporetto pour gagner Punta Sabbioni où se trouve le camping, achat d’une carte de Venise. On monte ensuite dans le bus flottant, pas bien rapide mais j’ai déjà vu pire comme cadre pour laisser vagabonder le regard, surtout qu’il fait un temps magnifique.

Depuis le vaporetto, la ville sous le soleil

On loge au camping Miramare, particulier pour moi puisque j’y suis déjà venu il y a plus de 10 ans, lors de mon premier séjour en Italie, en voyage de classe. À l’arrivée, il n’y a pas grand chose de changé, si ce n’est que tout paraît plus petit. Je revois les petits bungalows en bois où on logeait à quatre ou cinq. Plantage de la tente, douche pour se laver des longues heures passées dans ce foutu train. On ne perd pas de temps, on repart pour Venise débarrassés des sacs. Étant donné l’état des finances en fin de périple et le prix des visites, on décide de surtout se balader dans les ruelles de la ville aux innombrables canaux. Il y a du monde, sans doute moins qu’au milieu de l’été, mais les touristes sont bien présents. À moins de faire un pas de côté : excepté les grands axes touristiques, j’ai été impressionné par la rapidité avec laquelle on quitte la foule en s’enfonçant au hasard dans une petite rue. Je me souvenais de ce phénomène, mais je ne l’imaginais pas si prononcé. Les touristes sont des fourmis qui suivent un fil invisible sans jamais en dévier. Du coup, se perdre dans les ruelles est un bonheur. Chaque mètre carré mériterait d’être pris en photo. Chaque petit passage donne envie de s’y enfoncer pour découvrir une petite cour cachée, une porte intrigante, un autre sentier fascinant. Pas étonnant que la ville ait inspiré tant d’artistes, Venise est l’incarnation du mystère. On pourrait passer des heures à errer au hasard, sans se lasser, dans ce labyrinthe de ponts et de canaux. [Nous sommes tombés par hasard sur l’expo Pietas de Jan Fabre, dans l’ancienne église Santa Maria della Misericordia. Très étrange à voir, plus d’infos sur cette page web.]

Petits canaux deserts

Hors des sentiers battus, personne

Le panneau qui vous pose une colle le jour du permis

Batiments et canaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrêt gelateria, sans doute pas les meilleures glaces de l’Italie mais sans guide ni informations, pas évident de le savoir avant de goûter. Au demeurant, elles restent absolument excellentes comparées à ce qu’on trouve dans le commerce. On trouve un petit café-resto un peu isolé, prêt d’un canal, pour étancher notre soif. Je prends les paris : chacun de nous essaie de deviner où nous nous trouvons sur la carte de la ville. On demande ensuite au serveur : perdu, nous sommes rendus beaucoup plus loin qu’on le pensait.

Serenite

...
Nouvelles balades avec cette fois-ci l’objectif dessiné de retomber sur la piazza San Marco. On essaie de se repérer sur le plan, tant bien que mal. Passage sur le pont du Rialto, puis celui de l’Accademia. On regagne la place alors que le soleil décline. Quelques ultimes photos avant de retrouver le vaporetto et de rentrer.

Le Grand Canal, depuis le pont de l'Academie

La place Saint Marc au soleil couchant

 

 

 

 

 

 

 

Pendant nos promenades dans les ruelles chaudes de la Cité des Doges, la perspective d’aller faire un saut dans l’Adriatique était plus que séduisante, mais avec la nuit tombante et la relative fraîcheur qui s’installe, l’idée s’éclipse de nos pensées.  Pour l’instant, on a surtout en tête l’idée d’un bon repas dans un petit resto italien. Il y en a un qui semble pas mal pas très loin de notre camping. Tant pis pour le porte-monnaie, on se fait plaisir. Avec un bon plat de pâtes italiennes (vous n’avez jamais mangé de raviolis si vous n’en avez pas goûté dans un bon restaurant italien), le vin blanc pétillant est une bénédiction après les litres de bière du séjour. Retour au camping le ventre plein, l’esprit léger.
Cette fois, ça sent la fin, dernière nuit du séjour avant le long voyage du retour…

 Pause


Nov 4 2011

Rail trip, part 10

Nous quittons aujourd’hui le Sziget et la Hongrie, cap sur la Croatie !

Lundi 15 août

Réveil à 7h. Douloureux. On finit de boucler les sacs, de plier les tentes. La tente de Ben et Ogero est couverte d’inscriptions de gens qui ont indiqué leur ville sur la toile. Chouette souvenir. Bye bye aux voisines qui elles aussi reprennent la route. Sac sur le dos, on n’avait pas connu ça depuis un moment.
Le Sziget s’est déjà vidé, partout des tentes ont disparu, laissant derrière elles des carrés d’herbe jaunie. On trouve un bus qui fait gratuitement la navette pour les festivaliers jusqu’à la gare de Budapest-Keleti [gare de l’est], d’où on prend un métro pour rejoindre Budapest-Déli [gare  du sud].

On avait prévu large et sous-estimé nos facultés d’orientation, notre train part dans trois heures… On en profite pour tenter de réserver nos billets pour la dernière portion de notre périple ferroviaire, en vain. Impossible de réserver une place dans un train express italien depuis la Hongrie, vachement pratique. Bouffe de merde en gare, ça commence à devenir pesant. Wanted sur le sol de la gare. On monte enfin dans le train. Notre wagon est squatté par d’autres interrailleurs qui n’ont pas réservé de place. Ça gueule. On prend leurs places (qui sont les nôtres) après médiation du contrôleur, ils voyageront finalement dans le couloir, le train étant bondé [j’ai un peu de scrupules vis-à-vis d’eux, mais bon, ça ne me semblait pas beaucoup plus juste qu’on ne puisse pas s’asseoir après avoir réservé des places]. Dans la cabine pour six personnes, on manque clairement de place et il fait surtout une chaleur à crever. Pas un souffle d’air. On sue, on est crados. Le train n’avance pas bien vite. On longe le lac Balaton, paraît-il très beau, mais on n’en voit pas grand chose. On reste coincés un bon bout temps à la frontière croate, contrôle des papiers tatillons [était-ce parce qu’on quittait l’Union européenne ou y avait-il un problème particulier dans le train ?]. Hasard totalement improbable : alors qu’on poireaute à la frontière, mon frère se penche à la fenêtre et aperçoit un de nos cousins qui était aussi au Sziget et voyage sur le même train. Pas vraiment le temps de parler, il doit remonter dans son wagon. On pensait le recroiser à l’arrivée du train, mais on n’arrivera finalement pas à se retrouver. Tant pis, on se contactera au retour pour se raconter nos routes croisées. Le train a fini par repartir. Le jour décline et la température dans la cabine devient enfin plus vivable. Les gars fument à la fenêtre du train en marche. Le voyage devient enfin plus supportable. Et finalement, arrivée à Zagreb, avec plus d’une heure de retard. Les potes de mon frère qui nous attendent depuis un moment ont l’air cools. Guillaume a connu Luka lors de son voyage Erasmus à Édimbourg. Avec lui quelques potes : Buda, Tamara et Daria. Après avoir retiré quelques kunas au distributeur du coin, on mange un kebab (typique…) en speed, histoire d’oublier qu’on n’a rien avalé depuis le midi, puis on file à un petit bar local bondé. L’endroit semble être un point de ralliement de la jeunesse de la ville. Daria nous apprend que l’endroit a récemment déménagé ici après avoir fermé tout un moment. Il faut croire que l’endroit n’a rien perdu de son attrait dans le déménagement. Pourtant rien de spécial dans ce bar, si ce ne sont ces dizaines de tables en extérieur, toutes prises d’assaut par les autochtones. On se pose par terre (pas vraiment comme si on risquait de se salir) et l’on est initiés aux bières locales. Retenons la fameuse « Žuja » (prononcer « jouya »), abréviation d’Ožujsko, une bière bon marché qu’il convient paraît-il de commander déjà ivre mort, quand on ne fait plus trop attention à sa qualité qui laisse à désirer. Pas dégueu cependant, mais il paraît qu’elle donne mal au crâne. Il existe une déclinaison au citron dont le goût rappelle fortement celui du Gini.

Ben, qui a les pieds en compote, Léo et moi accusons le coup, l’unique heure de sommeil de la veille se fait sentir. Je peine à garder les yeux ouverts et à me concentrer sur la conversation. Daria nous propose d’aller dormir chez elle, on accepte volontiers, les autres iront dormir chez Tamara, Luka et Buda. Daria vit chez ses parents (partis en vacances) avec son copain et sa sœur. Elle a du coup un grand appartement où elle nous accueille à bras ouverts. Douche rapide et salvatrice, puis une nuit sur des lits et canapés qui n’ont rien à voir avec nos minces matelas gonflables. On avait presque oublié ce qu’était le silence. On s’endort en deux secondes, bonheur.

Le train bondé vers ZagrebOzujsko la boisson des champions

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 16 août

Un réveil un peu brutal à 7h50 par des bruits de travaux à l’étage du dessus. Peu importe, on a merveilleusement dormi. Daria est déjà levée, son copain est parti bosser. Le reste de la bande doit nous rejoindre à 10h pour prendre un petit déj préparé par Léo, notre cuistot attitré qui se languit depuis un moment de ne pas avoir pu s’activer aux fourneaux. On va faire les courses en bas de l’immeuble, dans une supérette qui donne sur un petit parc qui sert aussi d’aire de jeux pour les gosses du coin. Léo veut faire du pain perdu avec de la brioche, mais difficile de trouver quelque chose qui y ressemble.  On trouve quand même des petits pains qui feront l’affaire.
En attendant tout le monde (en retard, comme il se doit), on tape la causette avec Daria en tentant de résoudre un Rubik’s Cube qui l’occupe depuis un moment. Moi qui avais appris une méthode pour le résoudre il y a quelques mois, je suis incapable de me souvenir des combinaisons. Foutu cube à facettes. Daria nous fait goûter des éléments constitutifs du petit déj croate : turkish coffee qu’elle peine à préparer (plus habituée au café soluble) et une sorte de jus d’orange en poudre dilué dans de la flotte. Paraît que c’est très bon pour évacuer le mal de crâne des soirées trop arrosées. Ça nous rappelle le médoc soluble en sachet qu’on prenait étant petit (mon frère dira plus tard autour de la table : Exomuc, je lui fais confiance il en connaît un rayon). Pour les plus vieux, ce jus d’orange chimique doit être l’équivalent du Tang que je n’ai connu que part ouï-dire. C’est un peu dégueu mais le vague côté madeleine de Proust fait facilement finir le verre.
Tout le monde finit par arriver, ça papote sec autour de l’excellent pain perdu sauce au chocolat du cuistot. On part visiter Zagreb en compagnie de nos guides locaux. On n’a pas beaucoup de temps : à Zagreb, notre groupe se scinde en deux, la moitié rentre vers la France en repassant par l’Allemagne et Mayence où mon frère tient à voir une autre de ses connaissances, l’autre moitié, dont je fais partie, fait un arrêt à Venise avant de remonter sur la Belgique où l’on se retrouvera pour rentrer en France en voiture. Notre train ne quitte la capitale croate qu’à 23h50, mais le leur est à 18h15.
Balade dans Zagreb, on est contents d’être accompagnés de personnes du coin sans quoi on manquerait sans doute des ruelles sympathiques. La ville est assez hétéroclite architecturalement parlant, pas vraiment magnifique de ce qu’on a pu en voir mais qui a néanmoins du charme. Après quelques pérégrinations (et quelques restos fermés), on s’arrête manger dans une petite brasserie. Dégustation d’un plat local dont j’ai oublié le nom, fait de boulettes de viande et de pommes de terre grillées. Fort bon. Les gars commencent à s’inquiéter pour leur train (il était 16h et des brouettes quand on s’est mis à table). On s’arrête sur le chemin chez un disquaire, les Croates nous achètent pour déconner un disque de Mišo Kovač, star locale ultra populaire et assez ringarde. Voilà qui bercera notre voyage en voiture de retour en France.
Le train arrive en gare, photo souvenir devant le wagon avec les Croates. Bizarre de se séparer ici après tout ce temps passé ensemble, même si finalement on se revoit dans trois jours. Vrais faux adieux déchirants avec mouchoirs en papier. Ben, Pierre et moi avons donc plusieurs heures devant nous pour profiter de la soirée avec nos hôtes. Arrêt au stand ravitaillement alors qu’on retourne vers le centre ville. Ils achètent du vin bas de gamme et du coca. De la même façon qu’ils mettent fréquemment de l’eau dans leur vin (souvent dégueu, à leur décharge), on apprend horrifiés que le mélange vin-coca est fort apprécié.

On remonte sur les hauteurs de la ville, dans une rue aux allures de faux Montmartre, avec éclairages chaleureux et musique douce. Un petit groupe local joue paraît-il ici tous les soirs à partir de 21h. On l’entendra par intermittence, comme si le groupe jouait un morceau, puis allait boire un coup, avant de revenir une heure après pour en jouer un autre. Evidemment, on goûte le vin (grand cru de piquette) et le mélange vin-coca (curieusement au début ça semble buvable, mais l’arrière-goût âpre de débouche-évier évite de nous faire aller plus loin que deux ou trois gorgées). Soirée tranquille et appréciable après notre piètre prestation de la veille, l’impression de vivre un peu comme vivent les jeunes Croates au quotidien, loin du voyage-type du touriste lambda. Il fait très bon, très doux, sensation un peu oubliée après les hauts et bas un peu extrêmes des températures de Budapest. Vers 22h30 on lève le camp, arrêt dans une petite boutique locale pour acheter une « burek » [j’arrivais pas à me relire, merci à Daria de m’avoir rappelé le nom !], sorte de spécialité turque adoptée par la ville [apparemment d’après Wikipedia c’est assez populaire dans toute une partie de l’Europe de l’est] qui se compose de viande hachée dans quelque chose qui ressemble à de la pâte feuilletée. C’est assez bourratif mais pas mauvais. Arrivés à la gare, mauvaise nouvelle : notre train a plus d’une heure de retard. On se pose sur l’herbe dans le parc face à la gare, tout en continuant nos discussions sur tout et un peu n’importe quoi, nos amis Croates semblent commencer à être un peu bourrés avec leur breuvage infâme. J’apprends que le blason à damier croate doit toujours commencer par une case rouge, l’inverse étant un symbole utilisée par l’extrême-droite nationaliste. Discussion à propos du premier roi du pays [Tomislav Ier de Croatie], dont la statue équestre trône au dessus de nous et dont l’histoire serait en grande partie mythifiée. Quelques clodos viennent taper la causette, assez marrant. On se déplace à l’intérieur de la gare où déjà beaucoup de monde attend, allongé tant bien que mal sur les quais. Il y a une sorte de chapelle ouverte le long du quai, très curieux. Sans doute pour prier pour que les trains n’arrivent pas avec davantage de retard…
Finalement, à une heure du matin passé, notre train arrive, un vieux machin dans le style du précédent, joie. Adieux aux allures d’à bientôt (somewhere in France maybe) à nos courageux camarades qui ont tenu à attendre avec nous jusqu’au bout. Notre escale à Zagreb aura été de courte durée mais riche en bons souvenirs.

Une petite place dans ZagrebUne ruelle animée vraiment très agréableZagrebVerdureMontmartre in ZagrebZinedin Zidan


Oct 16 2011

Rail trip, part 9

Les deux derniers jours de festivités au Sziget, le premier plutôt light, le second surchargé de trucs intéressants. J’écris de plus en plus longues tartines dans mon carnet : on ne se refait pas…

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Samedi 13 août – Day 4

Réveil vers 9h. Trois jours que je dors presque à même le sol  avec mon matelas définitivement crevé. Je file à la douche tant qu’il n’y a pas encore trop de monde.
Les douches au Sziget sont un passage quotidien quasi obligé pour qui veut garder un peu d’estime personnelle. Comme on transpire beaucoup avec la chaleur et les concerts, qu’on marche dans la poussière, c’est une bénédiction. Aller à la douche demande de respecter un certain timing si on veut éviter de poireauter de longues minutes en plein soleil en attendant qu’une douche se libère. Avant 9h, la « circulation » est relativement fluide, entre 9h et 10h, c’est limite, après 10h et souvent jusqu’à 15~16h, c’est la queue pendant un bon moment. La fin d’aprèm et la nuit surtout (quand les concerts sont finis) sont des moments propices, mais on est souvent trop claqués pour y faire halte. L’effet de la douche est bénéfique pendant maxi une heure, après on est à nouveau à peu près aussi transpirant qu’avant.
Aujourd’hui il n’y a quasi plus aucun vent, ciel dégagé, et l’on retrouve les écrasantes chaleurs de l’an dernier. Petit tour au stand merchandising où se vendent à un prix évidemment abusif des pulls, t-shirts et autres fringues et babioles estampillées Sziget. Les designs sont encore plus merdiques et sans imagination que l’an dernier. On achète presque par défaut, et encore faut-il trouver des fringues à sa taille car les plus courantes (M surtout) sont toujours en rupture de stock. Du coup, en ce qui me concerne, je passe mon tour, on verra demain s’ils sont réapprovisionnés. Début d’après-midi tranquille à jouer à Wanted sur une table improvisée avec des pierres au bord du Danube. Le fleuve s’est un peu retiré depuis la montée des eaux des derniers jours, mais demeure encore à un niveau plus élevé qu’à notre arrivée.
Je connais assez peu (pour ne pas dire pas du tout)  les groupes qui passent aujourd’hui. Quelques minutes passées sur la scène principale pour Hadouken! me convainquent de la nullité du groupe. Migration vers la scène A38-wan2 (abréger et prononcer : « OineTou ») pour voir Hindi Zahra. La wan2 est la seconde scène rock après la main stage, s’y produisent les artistes un peu moins connus ou « décalés », rock alternatif ou tout ce qui touche de près ou de loin au rock. C’est un chapiteau, et bien que moins bondé que la Party Arena, on y cuit quand même assez bien. La chanteuse et son groupe livrent une très belle prestation ; même sans être connaisseur, ce qui est mon cas, le concert est vraiment chouette. Chants et instrus aux accents orientaux emportent facilement l’adhésion du public, la prestation est d’autant plus appréciable que nous n’avons pas vraiment jusque là vu de concert où nos oreilles n’étaient pas mises à rude épreuve.

Suite d’aprèm tranquille, pas beaucoup de trucs intéressants me concernant. On tente d’aller voir Lostprophets sur la scène metal, c’est plutôt mauvais. Triggerfinger sur la scène Europe, très bof aussi [enfin, certains ont aimé, moi pas des masses et j’ai assez rapidement déserté la scène]. Je me pose tranquillement sous un petit chapiteau où se produit une chanteuse de blues, rendue difficilement audible par le concert de Trigger juste à côté. Drôle de truc : elle est sans doute sponsorisée par Sennheiser car elle porte un casque audio quand elle chante, quand d’autres sont distribués au public afin de procurer, théoriquement, une écoute optimale. Je teste en chopant un casque qui passe à portée de main : sifflements, crachotements, la pub est remarquablement convaincante…
Tout le monde se regroupe à la fin de Triggerfinger et l’on grimpe sur la petite colline herbeuse face à la scène Europe pour voir le spectacle de théâtre de rue Pan.Optikum, composé de jeu théâtral, chant et danse sur des échafaudages mécaniques mouvants, auxquels se mêlent artifices de feu et feux d’artifices [une vidéo ici pour avoir un aperçu du spectacle que l’on a vu]. On est bien situés, sur notre perchoir de verdure, mais finalement un peu loin pour bien comprendre ce qui se joue devant nous. Qui plus est, j’ai un coup de barre terrible et plutôt du mal à garder les yeux ouverts. Heureusement le très beau feu d’artifices final accompagné des danses des artistes me réveille un peu. Les mous du genou vont ensuite se coucher, on essaie de notre côté d’aller profiter de l’avant dernière soirée sur l’île paradisiaque. Je teste de m’asseoir sur un trône de glace, excellente idée pour avoir le cul trempé toute la soirée. Cocktails bizarres de notre barman fétiche. On s’éparpille dans la nuit hongroise. Retour au bercail vers 4h du matin.

N’oubliez pas que vous pouvez avoir les légendes des images en laissant le curseur sur les miniatures. Je le redis, au cas où…

La tente est recouverte de villes de toute l'EuropeMain stageWantedHindi ZahraWe came to fuckPan.Optikum

 

Dimanche 14 août – Day 5

Réveil le plus tardif de ma semaine au Sziget : 11h. Pas trop mal dormi pour une fois sur mon matelas troué. Petit tour sur l’île, il fait déjà très chaud. Arrêt à la tente Internet pour réserver un camping près de Venise, notre dernière étape du séjour. La tente merchandising n’est pas encore ouverte, ce n’est pas encore à ce moment que j’achèterai un souvenir [au final je repartirai du Sziget sans rien, mais les meilleurs souvenirs sont dans ma tête et sur mon carnet]. Retour au campement après deux heures de sympathiques errances. Nouveau Wanted au bord du Danube, les voisines ne cherchent pas particulièrement à ne pas être vues en venant se baigner à côté de nous : la concentration sur le jeu de cartes en prend un coup. Comme l’indiquent des panneaux disposés un peu partout, les baignades sont interdites, mais malgré les contrôles réguliers sur les berges et en bateau, les sanctions restent assez théoriques. Il suffit de faire deux pas en direction du rivage pour que les membres du staff passent leur chemin [je pense qu’ils vérifient surtout que les gens ne vont pas se noyer au large, barboter au bord ne vous vaudra guère plus qu’un regard méchant et un vague rappel à l’ordre].

Pas mal de concerts potentiellement intéressants prévus aujourd’hui, bien qu’encore une fois je ne connaisse pas grand chose, je me fie surtout aux conseils de mes acolytes. Entame avec Gogol Bordello, des Américains qui n’en ont vraiment pas le look [oui je sais, vive les clichés]. J’en attendais pas grand chose, en fin de compte leurs instruments atypiques (violon électrique, accordéon) donnent un chouette cachet à leur musique rock, au delà du côté entraînant et dansant. On file à la moitié du concert pour voir une partie de Socalled qui joue en même temps sur la Pesti Est (le vrai nom de la scène world). Je connais principalement une chanson du groupe, mais ce n’est vraiment pas un problème. Devant un public clairsemé, les cinq membres de la troupe assurent le spectacle. Le leader à la coupe de cheveux atypique (calvitie sur le dessus, long frisé sur les côté, un peu à la Professeur Tournesol) partage avec nous ses talents de comique, de marionnettiste et de magicien (avec un numéro piqué sur Youtube, précise-t-il). Il manquait à ce festival un moment de complicité comme on avait pu en vivre un l’an dernier avec le show bordélico-provo de Danko Jones. Dans un autre style, Socalled réveille la Pesti Est, un break salutaire au milieu du marathon des concerts de la journée. Sitôt fini, retour sur la scène principale pour The National. Je connais un chouïa (du rock assez dense alternant avec des titres plus posés) ; le concert me déçoit un peu : pas une grande variété de morceaux et ceux-ci sont tous faits d’un rock bien trempé mais somme toute assez conventionnel. Petit temps mort avant Marina & The Diamonds sur la wan2, on en profite pour aller mettre à charger les batteries des appareils photo et des téléphones portables. Ça va être trop juste pour être sur place pour le début du concert, on reste à quatre à veiller sur le remplissage des batteries des bibelots technologiques pendant que Ben et Guillaume partent devant. Quand on arrive finalement sous le chapiteau, il reste une demi heure du concert de Marina & The Diamonds. Je ne connais pas, ce que j’en vois : joli voix, joli minois, belle énergie sur scène et un jeu plutôt sympatoche avec le public, mais pas de quoi fouetter un chat. Départ pour la Pesti Est (on aura bien sillonné l’île aujourd’hui) pour un des rares groupes que je connaissais a minima avant de venir et que j’ai vraiment envie de voir : Cowboy Junkies. Fidèle à sa réputation, la chanteuse et (un peu malgré elle) figure emblématique du groupe semble moyennement à l’aise sur scène. Tenue très décontractée (une grande robe informe), elle murmure presque dans le micro. Pourtant, au fur et à mesure du concert, elle semble prendre de l’assurance et sa voix se fait plus forte. Quelques jolies interprétations des titres de Trinity Sessions, notamment un long jam sur « Working on a Building ». La nuit est tombée, le public relativement restreint nous permet d’être au premier rang, puis de nous asseoir un peu en retrait tout en gardant une bonne vue de la scène. Dernier concert du jour, dernier concert tout court, le Sziget touche à sa fin, et l’ambiance assez intimiste de la prestation de Cowboy Junkies en est une bonne conclusion.

On retrouve ensuite ceux qui ont préféré voir Selah Sue dans la chaleur de la wan2. L’ambiance est un peu nostalgique, mais pas autant que l’an dernier où fin du Sziget signifiait fin du voyage, fin des vacances. Ce soir on lit une fatigue générale sur les visages. On doit partir tôt le lendemain pour prendre un train pour Zagreb, dans une gare de Budapest différente de celle d’arrivée. Marre de faire la fête, marre des incessantes basses de la Party Arena qui tous les soirs se transforme en boîte de nuit géante, jusqu’à 5h du matin. Ben, Guillaume, mon frère et moi décidons de retenter l’Ambient Tent. Partout on démonte et on ferme déjà, les bars ne servent déjà plus grand chose. Il y a de l’électricité dans l’air, les festivaliers d’ordinaire disciplinés mettent le bordel un peu partout. Les allées sont encore noires de monde, on peine à se déplacer. À l’Ambient Tent, on tombe sur une jeune Française toute seule à une table. Elle est un peu perchée, un peu beaucoup. On discute pas mal, elle aussi parcourt l’Europe, avec des villes-étapes un peu similaires aux nôtres en sens inverse. On prend un thé, puis un café ridiculement cher et minuscule (un tiers de shooter à peu près…), ultra concentré et vraiment pas fameux. [On quitte la tente zen pour nous balader un peu dans les allées peuplées de boutiques, où chacun cherche à refourguer un max de trucs avant fermeture. On s’achète de très moches bracelets colorés avec une tête de mort dessus, pour un prix totalement excessif, histoire de dépenser inutilement les derniers forints de nos cartes.] On veut aller aux douches, mais elles n’ouvrent qu’à 5h du matin. Poireautage somnolent devant les tentes. Douches. Dodo, pour une nuit de sommeil d’à peu près une heure.

Un individu normalLes Cowboy Junkies sur la Pesti EstCowboy Junkies dans la nuit hongroise

Les bracelets surpuissants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Oct 11 2011

Rail trip, part 8

Notre Sziget se poursuit, avec de quelques grands noms de l’électro à l’affiche.

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Jeudi 11 août – Day 2

Nuit agitée. Pas vraiment très bien dormi, mais c’est secondaire. Pas grand chose d’intéressant au programme de la journée avant 19h, la matinée et l’après-midi commencent donc comme la plupart des jours au Sziget : mollement. Toujours ce foutu contraste vent froid/soleil caniculaire, bien que le premier soit moins violent que la veille. En contrepartie, rester au soleil est d’autant plus difficile. Après un petit tour sur l’île, retour au camp pour déguster des tranches de pastèque. Excursion jusqu’à la salle internet mise gratuitement à la disposition des festivaliers. On peut théoriquement y rester vingt minutes, mais personne ne semble vraiment vérifier. Pas besoin de davantage cependant, un rapide tour d’horizon des mails suffit. Autant passer du temps sur un ordinateur est une activité que je pratique assidûment au quotidien, autant ici, sur cette île de fête au milieu du Danube, cela se révèle presque une corvée. Je rentre aux tentes, tentative de sieste vaine à cause de la chaleur. Je lève le camp pour essayer de retrouver mes compatriotes partis regarder mollement un concert sur la scène world.

Pas de concert sur la scène world, mais je réussis à retrouver la bande, attablée pour une partie de tarot moyennement assidue. Le vent est presque tombé complètement, enfin. Une part de pizza, tentative de belote encore plus foireuse. On rentre au camp. Le niveau du Danube a beaucoup monté depuis hier, sans qu’il ait plu. Pluie en amont (surprenant à ce point là mais pourquoi pas) ou retenue d’eau temporairement ouverte ? Départ pour voir avec Pierre le début d’Helloween sur la scène metal. On reste une demi-heure, suffisant pour goûter au peu de subtilité du jeu du groupe et en ce qui me concerne entendre la seule chanson que je connais d’eux. On file à la main stage pour Kasabian, déjà vu l’an dernier au Sziget. Cette fois-ci, on est beaucoup plus près, et je suis beaucoup moins HS. Comme l’an dernier, j’accroche moyen au début, mais la fin du concert est beaucoup plus consistante. Je monte sur les épaules de Ben pour « Fire« , grosse tuerie.
Trop juste ensuite pour faire un saut sur le concert de Judas Priest, The Chemical Brothers lancent leur show dans une demi heure [c’est l’inconvénient de ce genre de gros festi, comme il y a des concerts simultanés sur une palanquée de scènes, on est parfois obligés de choisir d’aller voir tel concert plutôt que tel un autre. L’autre option consiste à voir un petit bout de chaque, mais c’est parfois doublement frustrant]. On se replace devant pour une heure et demi d’électro dantesque. Foule ultra dense et mouvante, mieux vaut ne pas être agoraphobe [ochlophobe, en fait] et mesurer quelques centimètres de plus que la moyenne pour capter quelques flux d’air frais. Je me laisse plus emporter par la foule et l’ambiance que par la musique, trop techno à mon goût. À la fin de la prestation, on est en nage. Pour ma part je suis trop naze pour continuer la fête, temps mort, joker pour ce soir, je vais dormir. Être couché à à peine minuit un soir de Sziget relève de l’affront fait à l’esprit du lieu, mais en une semaine de festivités il est impossible de tenir sans faire au moins une nuit à peu près correcte.

Ah, et il y a sans doute une fuite dans mon matelas gonflable. La nuit réparatrice s’annonce merveilleuse.

J’ai enfin récupéré les photos de tout le monde ! Les photos qui vont suivre proviennent des appareils de Guillaume, Guillaume et Léo. J’ai conservé le format d’image original des différents appareils. Comme auparavant, merci de ne pas utiliser ces photos sans autorisation. 

La fameuse Dreher du Sziget

Bracelets du festivalLa Party ArenaKasabian, début du concertKasabian toujours. La nuit est tombée, pas l'énergie des spectateursThe Chemical Brothers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 12 août – Day 3

Grosse journée électro en perspective. J’ai relativement bien dormi, pourtant presque à même le sol. À force de dormir un peu n’importe quand n’importe comment, on développe des tolérances insoupçonnées. Le reste de la bande est plutôt KO. J’en profite pour faire quelque chose qui me démange depuis un moment : aller me raser.
Petit aparté à caractère informatif. Il existe sur le site du festival deux types de toilettes. D’un côté, les omniprésentes et mythiques Toitoi, blocs mobiles en plastique, de couleur bleue pour la plupart, dépourvus de chasse d’eau et le plus souvent aussi de papier toilette. L’odeur qui y règne est partiellement masquée par un liquide bleu au fond de la cuve, qui doit jouer le rôle de désodorisant aussi bien que d’antiseptique. Le liquide en question doit avoir la puissance d’un fut de résidus radioactifs puisque finalement à l’intérieur l’air est respirable (tout est relatif évidemment). Les âmes sensibles s’abstiendront de jeter un œil au fond de la cuvette. Faire ses besoins dans les Toitoi relève du passage obligé pour tout bon festivalier qui se respecte. À côté de ça, plus rarement trouvables, il existe des toilettes en dur, avec presque tout le confort moderne. Y aller montre bien que vous êtes une personne sensible et fragile, faible face à l’adversité. Néanmoins, il faut bien reconnaître que cette hérésie est parfois salutaire.
Pour retourner à nos moutons, ces toilettes ont parfois aussi des lavabos, qui encore plus rarement sont pourvus de miroirs. Je peux donc enfin tailler la barbe informe de mon visage, ça donne presque une impression de fraîcheur, si l’on excepte les cheveux hirsutes et les yeux cernés.

Début d’aprèm tranquille, on se pose près de la scène world : concert folk d’un groupe local, assez sympa pour décompresser un peu. Parties de Carambouille bordéliquement fun autour d’une bière [je sais, encore une…] et d’une part de pizza. On se met en route en fin d’après-midi direction l’enfer de la Party Arena. Cette année, Burn, boisson énergisante à la con, s’est associé à la scène, lui donnant le nom complet et fort à propos de « Burn Party Arena » : il y règne une chaleur à crever quand la salle est remplie. On arrive un peu en avance pour avoir une bonne place pour le show de Trentemøller, DJ danois accompagné de musicos talentueux. Si la petitesse relative de la scène ne leur permet pas de déployer un spectacle avec danseurs et échafaudages divers, la musique est en revanche à la hauteur. Le groupe développe une électro travaillée, puissante et délicate à la fois, qui sait faire oublier la canicule de l’Arena. Une heure trente de musique passe sans s’en rendre compte, et qui me laisse jusqu’à présent l’une des meilleures impressions de concert, d’autant plus que je ne connaissais que très peu le groupe. À peine le temps d’acheter un rafraîchissement (au hasard, bière) et c’est reparti pour ce qui est, à mes yeux comme à beaucoup d’autres, LA tête d’affiche électro du Sziget : The Prodigy. Par prudence, on se tient à distance respectable du devant de la scène où il ne reste déjà plus un centimètre carré de libre. D’ailleurs, où que l’on se trouve, tout l’espace est très vite occupé. Le groupe anglais tient son rang, avec un concert colossal. Les titres s’enchaînent sans temps mort, classique après classique. [Impressionnant moment quand le groupe demande à ce que tout le monde se baisse, et de voir cette vague humaine, des milliers de personnes, s’accroupir pendant une poignée secondes pour mieux jaillir quand la musique repart.] On en sort assez lessivés, bien que très loin de l’inextricable densité des premiers rangs. Après le show, notre fine équipe se désagrège petit à petit et s’en va rejoindre les tentes.  Après un crochet par la Roma Tent, dédiée aux groupe locaux [enfin, il me semble], Ben et moi, derniers debouts, décidons d’aller à l’Ambient Tent, lieu plutôt zen un peu à l’écart du festi avec des coussins partout sur le sol, des lumières douces, des projections de films bizarres en fond, et où l’on ne sert pas d’alcool. Tout le monde dort ou se repose pêle-mêle par terre. Seul problème, assez incohérent avec l’esprit du lieu : l’endroit est aussi une salle de concert avec une petite scène, où les groupes se relaient presque toute la nuit pour jouer… une musique pas franchement reposante e top forte pour l’endroit. Résultat, la relaxation y est relativement difficile. On commande deux thés, on se vautre dans des coussins. Je m’endors à moitié malgré les décibels, Ben me réveille vers 2h30 du mat. Il commence à cailler (on est dans la zone à découverte devant le chapiteau), on rentre au campement non sans s’arrêter au passage pour acheter une part de pizza [je sais, encore une…].
Le Sziget permet vraiment à chacun d’avoir un mode vie sain. On mange et on boit ce qui passe à portée, n’importe où, à n’importe quelle heure, on ne dort pas quand on a sommeil et on finit par s’écrouler quand vraiment, là, non, c’est plus possible. À noter cependant pour ceux qui tiennent à leur svelte silhouette que les calories dépensées à arpenter l’île dans tous les sens et les litres de sueur évaporés pendant les concerts permettent de parfaitement garder la ligne… Fin de l’aparté diététique.
Il est aux alentours de 3h du matin quand on rejoint la tente, repos, rompez les rangs.

L’appareil de Léo n’arrivait pas à faire la mise au point, trop peu de lumière à l’Ambient Tent. Tant pis pour la netteté, tant mieux pour l’ambiance feutrée.

L'Ambient Tent et ses guirlandes lumineusesAmbient Tent, tout le monde est couché par terre
 

 

 

 

 

 

 

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