Rail trip, part 12

Toutes les bonnes choses ont une fin…

Jeudi 18 août

Folle journée sur les rails en perspective. Objectif : traverser la moitié de l’Europe en une journée, Venise – Bruxelles, pas vraiment en ligne directe.
Rude levé à 4h du mat’, douche au camping pour tenter de se réveiller. Pliage de la tente dans l’obscurité, rangement dans les sacs de tout le bardas, et en avant. Le vaporetto passe à 5h45, on est dans les temps. [Le bateau est quasi désert, seulement peuplé de quelques autochtones vénitiens qui partent au travail.]Le soleil commence à poindre, voyage tranquille et apaisant jusqu’à Venise. Il n’est pas encore 6h, la ville, débarrassée des touristes de la veille, commence tout juste à s’animer. Photos rapides de la place Saint Marc déserte, puis nouveau vaporetto pour gagner la gare.
Comme on est largement en avance, on prend un café en terrasse, 4€, rien à fout’. [Dernières discussions ; avec le recul, c’était là, à cette terrasse de café, à deux pas de l’eau tranquille d’un canal, que se sont terminées nos pérégrinations estivales. Après, après, c’était… enfin, vous allez voir].

Le Venise-Milan est à l’heure, un train à grande vitesse, avec une table, des sièges confortables (et malheureusement la clim à donf), grand luxe après l’horrible ligne Budapest-Venise (celui qui arrivait ce matin avait seulement 35 minutes de retard, un exploit). Arrivés à Milan, on laisse Ben prendre un autre train puisqu’il revient par le sud de la France. Pierre et moi montons dans un Milan-Bâle, un train Eurocity très high tech et confortable : écrans multiples diffusant des infos sur le trajet et les régions traversées, sièges spacieux, vendeurs de trucs à grignoter (hors de prix, évidemment) passant plusieurs fois dans les allées durant le trajet. Problème : famille nombreuse à ma droite, avec petits qui braillent. Enfin, surtout une petite qui n’arrête pas de babiller des sons divers et variés. Ça peut être rigolo deux minutes, sur un trajet de quatre heures c’est insupportable. Mon voisin de gauche menace dangereusement de péter un câble. Impossible de dormir, enfin Pierre s’en sort plutôt bien, moi pas.

Arrivée à Basel/Bâle, enfin. Immense gare avec 36 000 quais. Mauvaise surprise, c’est un train qui transite par la France alors qu’on pensait longer la frontière côté allemand. Le billet interrail n’offre qu’un demi-tarif dans le pays d’origine, ce qui signifie qu’en cas de contrôle, on est bons pour le supplément. On monte quand même, évidemment, contrôle, et monsieur connard-SNCF jubile. Avec son ton de fausse compassion, il nous explique comment le fabuleux billet interrail nous a permis d’économiser tant d’argent, mais que là il comprend bien que l’on ne s’est rendu compte qu’en gare que le train passait par la France, qu’il sait que l’on n’avait pas le temps de réserver un billet, mais le sacro-saint règlement ne saurait être enfreint, ça fera 29€. Attention, je suis gentil, vous avez fait une rature ici, je pourrais, du haut de mon glorieux piédestal de contrôleur SNCF, vous sanctionner. Considérez-moi presque comme une âme charitable. Je la ferme pendant que Pierre essaie vainement d’expliquer en termes polis et mesurés à quel point il est con : j’ai déjà trop croisé d’individus dans ce genre, et qui, le règlement sacré imprimé à vie dans le cerveau, prennent prétexte du pouvoir absolu de la loi pour éviter d’utiliser leur tête. Le voyage est d’autant plus insupportable qu’on a récupéré la marmaille du train précédent, plus de nouveaux chiards d’une autre portée. Quel pied, vraiment, de rentrer en France.

[J’étais vraiment furax, hein ? Je crois que les heures de train dans les pattes n’arrangeaient rien.]

On passe au Luxembourg, puis en Belgique. Les dernières heures sont terriblement longues, une démotivation totale pour la moindre action s’installe. Envie de faire n’importe quoi qui n’implique pas d’être dans un train. Bruxelles, enfin, puis un ultime train pour Tournai, trajet en voiture pour gagner la maison de Pierre, le retour aux cadres connus. Dormir, enfin.

Vendredi 19 août

Retour à la gare de Tournai pour aller chercher le reste de la bande, qui avait raté un train à Francfort et a passé la nuit à l’aéroport adjacent. Mines quelque peu exténuées, mais satisfaction d’être arrivés et de se retrouver. Petit déj chez Pierre, puis reste le trajet du retour en voiture. Mišo Kovač rend le retour un peu moins nostalgique, ou peut-être un peu plus.

Ici s’arrête le compte-rendu que j’avais tapé il y a un an de ça. Il manque un bout de la fin, qui doit être consignée quelque part, sur un carnet, au fond d’un tiroir. Il y était question de retour à la maison, de fin, de boucle bouclée. This is the end, my only friend, the end. Si jamais je trébuche sur ce carnet en rangeant, je la posterai ici. Mais il y a peu de chances, je range rarement et plutôt mal.

PS : Désolé pour la mise en page chaotique de certaines notes, je n’ai pas le temps de la corriger. Depuis l’élargissement de la zone de texte de ce site et l’augmentation de l’interligne qui permet à l’ensemble de mieux respirer, c’est un peu le bordel : c’est la faute à François, mon merveilleux technicien Internet pour tout ce que je sais pas bidouiller. Lettres d’insultes ou chaleureux remerciements à lui adresser directement.