NZ 0 : Prologue

J’ai toujours été rêvé d’aventure. Je n’ai jamais eu l’âme d’un aventurier. « Voilà l’une de mes névroses, probablement pas la moindre ». Conséquemment, partir était une perspective qui m’enchantait et m’effrayait. Mais je m’étais dit que quitte à partir, autant faire les choses bien : couper les ponts, partir loin. Nouvelle-Zélande ce sera, me dis-je un jour, après qu’Argentine, Australie, Brésil c’eût pu être.

C’est bizarre, partir pour longtemps d’un coin familier, qu’on connaît pour aller pour longtemps dans un coin qui est tout le contraire : inconnu, lointain (quelques 19000 bornes, quand même) et, l’inquiétude murmurant à l’oreille, hostile. Et finalement on prépare des bagages qui ressemblent à beaucoup d’autres préparés auparavant, on vérifie cent fois les mêmes choses, le rituel habituel du départ. Mais avec dans un coin de la tête cette pensée récurrente et idiote qui vous dit que tiens, c’est la dernière semaine, le dernier mardi, le dernier verre entre amis, la dernière fois qu’on mange, dort, prend la voiture, vois ces visages familiers en personne. Ce n’est évidemment pas la der des der. Mais c’est un pont coupé. C’est angoissant. C’est fascinant. C’est bizarre.

Je n’ai jamais été tellement fan des blogs, ce besoin vital d’exposer à tous un quotidien qui est souvent d’une platitude terrifiante. J’imagine que le temps passé à raconter sa vie, c’est toujours du temps qu’on n’aura pas besoin de vivre : c’est déjà ça de gagné. Si la démotivation, le manque de temps ou de connexion Internet ne me font pas arrêter en chemin, vous ne lirez donc pas ici un compte-rendu précis de mes X mois passés en Nouvelle-Zélande (vous pouvez prendre les paris sur la durée, mais pour vous aider, ça devrait être en 1 et 15), mais plutôt un condensé de mes impressions, de mes remarques personnelles, de mes rencontres, de mes déconvenues, de mes bonnes surprises, de mes découvertes. Mes jugements péremptoires ou remarques avisées. Mes photos, et peut-être un peu aussi ce que j’ai mangé. Sans doute pas ce que j’ai fait jeudi 38 août, à 15h67, ni qui m’a vendu cette machine à déformer le temps. Ça, c’est perso.

Une précision cependant : Internet va être un problème, car en Nouvelle-Zélande il est payant et/ou fortement limité partout, même dans les bibliothèques, cafés ou McDo. C’est loin d’être idéal pour mettre en ligne des photos ou travailler un minimum en ligne, ne serait-ce que pour la mise en page de ces articles. Je peux taper mon texte à part, mais bon, ce n’est pas franchement top. Excusez conséquemment la fréquence aléatoire des mises à jour sur ce site (« avoue, ça t’arrange bien »).

Si vous souhaitez voir en avant-première les quelques photos que je parviens à mettre en ligne, ma galerie Flickr vous est ouverte.