Rail trip, part 8

Notre Sziget se poursuit, avec de quelques grands noms de l’électro à l’affiche.

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Jeudi 11 août – Day 2

Nuit agitée. Pas vraiment très bien dormi, mais c’est secondaire. Pas grand chose d’intéressant au programme de la journée avant 19h, la matinée et l’après-midi commencent donc comme la plupart des jours au Sziget : mollement. Toujours ce foutu contraste vent froid/soleil caniculaire, bien que le premier soit moins violent que la veille. En contrepartie, rester au soleil est d’autant plus difficile. Après un petit tour sur l’île, retour au camp pour déguster des tranches de pastèque. Excursion jusqu’à la salle internet mise gratuitement à la disposition des festivaliers. On peut théoriquement y rester vingt minutes, mais personne ne semble vraiment vérifier. Pas besoin de davantage cependant, un rapide tour d’horizon des mails suffit. Autant passer du temps sur un ordinateur est une activité que je pratique assidûment au quotidien, autant ici, sur cette île de fête au milieu du Danube, cela se révèle presque une corvée. Je rentre aux tentes, tentative de sieste vaine à cause de la chaleur. Je lève le camp pour essayer de retrouver mes compatriotes partis regarder mollement un concert sur la scène world.

Pas de concert sur la scène world, mais je réussis à retrouver la bande, attablée pour une partie de tarot moyennement assidue. Le vent est presque tombé complètement, enfin. Une part de pizza, tentative de belote encore plus foireuse. On rentre au camp. Le niveau du Danube a beaucoup monté depuis hier, sans qu’il ait plu. Pluie en amont (surprenant à ce point là mais pourquoi pas) ou retenue d’eau temporairement ouverte ? Départ pour voir avec Pierre le début d’Helloween sur la scène metal. On reste une demi-heure, suffisant pour goûter au peu de subtilité du jeu du groupe et en ce qui me concerne entendre la seule chanson que je connais d’eux. On file à la main stage pour Kasabian, déjà vu l’an dernier au Sziget. Cette fois-ci, on est beaucoup plus près, et je suis beaucoup moins HS. Comme l’an dernier, j’accroche moyen au début, mais la fin du concert est beaucoup plus consistante. Je monte sur les épaules de Ben pour « Fire« , grosse tuerie.
Trop juste ensuite pour faire un saut sur le concert de Judas Priest, The Chemical Brothers lancent leur show dans une demi heure [c’est l’inconvénient de ce genre de gros festi, comme il y a des concerts simultanés sur une palanquée de scènes, on est parfois obligés de choisir d’aller voir tel concert plutôt que tel un autre. L’autre option consiste à voir un petit bout de chaque, mais c’est parfois doublement frustrant]. On se replace devant pour une heure et demi d’électro dantesque. Foule ultra dense et mouvante, mieux vaut ne pas être agoraphobe [ochlophobe, en fait] et mesurer quelques centimètres de plus que la moyenne pour capter quelques flux d’air frais. Je me laisse plus emporter par la foule et l’ambiance que par la musique, trop techno à mon goût. À la fin de la prestation, on est en nage. Pour ma part je suis trop naze pour continuer la fête, temps mort, joker pour ce soir, je vais dormir. Être couché à à peine minuit un soir de Sziget relève de l’affront fait à l’esprit du lieu, mais en une semaine de festivités il est impossible de tenir sans faire au moins une nuit à peu près correcte.

Ah, et il y a sans doute une fuite dans mon matelas gonflable. La nuit réparatrice s’annonce merveilleuse.

J’ai enfin récupéré les photos de tout le monde ! Les photos qui vont suivre proviennent des appareils de Guillaume, Guillaume et Léo. J’ai conservé le format d’image original des différents appareils. Comme auparavant, merci de ne pas utiliser ces photos sans autorisation. 

La fameuse Dreher du Sziget

Bracelets du festivalLa Party ArenaKasabian, début du concertKasabian toujours. La nuit est tombée, pas l'énergie des spectateursThe Chemical Brothers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 12 août – Day 3

Grosse journée électro en perspective. J’ai relativement bien dormi, pourtant presque à même le sol. À force de dormir un peu n’importe quand n’importe comment, on développe des tolérances insoupçonnées. Le reste de la bande est plutôt KO. J’en profite pour faire quelque chose qui me démange depuis un moment : aller me raser.
Petit aparté à caractère informatif. Il existe sur le site du festival deux types de toilettes. D’un côté, les omniprésentes et mythiques Toitoi, blocs mobiles en plastique, de couleur bleue pour la plupart, dépourvus de chasse d’eau et le plus souvent aussi de papier toilette. L’odeur qui y règne est partiellement masquée par un liquide bleu au fond de la cuve, qui doit jouer le rôle de désodorisant aussi bien que d’antiseptique. Le liquide en question doit avoir la puissance d’un fut de résidus radioactifs puisque finalement à l’intérieur l’air est respirable (tout est relatif évidemment). Les âmes sensibles s’abstiendront de jeter un œil au fond de la cuvette. Faire ses besoins dans les Toitoi relève du passage obligé pour tout bon festivalier qui se respecte. À côté de ça, plus rarement trouvables, il existe des toilettes en dur, avec presque tout le confort moderne. Y aller montre bien que vous êtes une personne sensible et fragile, faible face à l’adversité. Néanmoins, il faut bien reconnaître que cette hérésie est parfois salutaire.
Pour retourner à nos moutons, ces toilettes ont parfois aussi des lavabos, qui encore plus rarement sont pourvus de miroirs. Je peux donc enfin tailler la barbe informe de mon visage, ça donne presque une impression de fraîcheur, si l’on excepte les cheveux hirsutes et les yeux cernés.

Début d’aprèm tranquille, on se pose près de la scène world : concert folk d’un groupe local, assez sympa pour décompresser un peu. Parties de Carambouille bordéliquement fun autour d’une bière [je sais, encore une…] et d’une part de pizza. On se met en route en fin d’après-midi direction l’enfer de la Party Arena. Cette année, Burn, boisson énergisante à la con, s’est associé à la scène, lui donnant le nom complet et fort à propos de « Burn Party Arena » : il y règne une chaleur à crever quand la salle est remplie. On arrive un peu en avance pour avoir une bonne place pour le show de Trentemøller, DJ danois accompagné de musicos talentueux. Si la petitesse relative de la scène ne leur permet pas de déployer un spectacle avec danseurs et échafaudages divers, la musique est en revanche à la hauteur. Le groupe développe une électro travaillée, puissante et délicate à la fois, qui sait faire oublier la canicule de l’Arena. Une heure trente de musique passe sans s’en rendre compte, et qui me laisse jusqu’à présent l’une des meilleures impressions de concert, d’autant plus que je ne connaissais que très peu le groupe. À peine le temps d’acheter un rafraîchissement (au hasard, bière) et c’est reparti pour ce qui est, à mes yeux comme à beaucoup d’autres, LA tête d’affiche électro du Sziget : The Prodigy. Par prudence, on se tient à distance respectable du devant de la scène où il ne reste déjà plus un centimètre carré de libre. D’ailleurs, où que l’on se trouve, tout l’espace est très vite occupé. Le groupe anglais tient son rang, avec un concert colossal. Les titres s’enchaînent sans temps mort, classique après classique. [Impressionnant moment quand le groupe demande à ce que tout le monde se baisse, et de voir cette vague humaine, des milliers de personnes, s’accroupir pendant une poignée secondes pour mieux jaillir quand la musique repart.] On en sort assez lessivés, bien que très loin de l’inextricable densité des premiers rangs. Après le show, notre fine équipe se désagrège petit à petit et s’en va rejoindre les tentes.  Après un crochet par la Roma Tent, dédiée aux groupe locaux [enfin, il me semble], Ben et moi, derniers debouts, décidons d’aller à l’Ambient Tent, lieu plutôt zen un peu à l’écart du festi avec des coussins partout sur le sol, des lumières douces, des projections de films bizarres en fond, et où l’on ne sert pas d’alcool. Tout le monde dort ou se repose pêle-mêle par terre. Seul problème, assez incohérent avec l’esprit du lieu : l’endroit est aussi une salle de concert avec une petite scène, où les groupes se relaient presque toute la nuit pour jouer… une musique pas franchement reposante e top forte pour l’endroit. Résultat, la relaxation y est relativement difficile. On commande deux thés, on se vautre dans des coussins. Je m’endors à moitié malgré les décibels, Ben me réveille vers 2h30 du mat. Il commence à cailler (on est dans la zone à découverte devant le chapiteau), on rentre au campement non sans s’arrêter au passage pour acheter une part de pizza [je sais, encore une…].
Le Sziget permet vraiment à chacun d’avoir un mode vie sain. On mange et on boit ce qui passe à portée, n’importe où, à n’importe quelle heure, on ne dort pas quand on a sommeil et on finit par s’écrouler quand vraiment, là, non, c’est plus possible. À noter cependant pour ceux qui tiennent à leur svelte silhouette que les calories dépensées à arpenter l’île dans tous les sens et les litres de sueur évaporés pendant les concerts permettent de parfaitement garder la ligne… Fin de l’aparté diététique.
Il est aux alentours de 3h du matin quand on rejoint la tente, repos, rompez les rangs.

L’appareil de Léo n’arrivait pas à faire la mise au point, trop peu de lumière à l’Ambient Tent. Tant pis pour la netteté, tant mieux pour l’ambiance feutrée.

L'Ambient Tent et ses guirlandes lumineusesAmbient Tent, tout le monde est couché par terre
 

 

 

 

 

 

 

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