Rail trip, part 7

« Bin alors, la suite, merde ! » OK, OK, nous y voilà. Le Sziget débute officiellement, et ce n’est pas n’importe quel artiste qui lance les festivités.

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Mardi 9 août – Day 0

Réveil plus ou moins difficile pour les troupes. En ce qui me concerne, la nuit a été très correcte, on part avec Pierre faire une petite balade sur l’île à l’aube (9h, si si, c’est l’aube). C’est toujours un moment agréable de voir le Sziget s’éveiller au petit matin, déjà purgé des excès de la veille. Les bénévoles, techniciens et autres membres du staff font un travail remarquable pour nettoyer en permanence les déchets laissés par les festivaliers, ce qui laisse la totalité du site dans un état de propreté incroyable au vu du nombre de personnes qui y circulent (~400 000 sur la semaine). Retour au campement après un verre de jus d’orange pressé et une part de pizza (il est 11h30, quoi de plus normal). Ben n’est pas en grande forme : la pálinka du Sziget n’est pas fameuse, heureusement qu’il ne la gardera pas longtemps sur l’estomac. Le reste de la troupe a sale gueule et mauvaise haleine mais globalement ça tient la route. La journée avance, on décide avec Pierre d’aller jeter un œil à l’un des rares concerts du jour, de la musique tzigane baignée de rock. Paroles stupides sur comment changer le monde en trois leçons, topo que ne renierait pas le premier groupe de ska venu. Mais à part ça la musique est de qualité et s’écoute avec plaisir.

Retour à la tente où le reste de la bande s’apprête à partir pour l’évènement de la soirée : Prince, sur la main stage. Je n’ai quasi jamais écouté Prince, le peu d’a priori que j’avais me faisait croire à un type doué qui joue du pop-rock un peu sirupeux. Grosse claque à l’ouverture du show : ce prince est diaboliquement rock ! Entouré de musiciens atypiques et scandaleusement doués, le concert est phénoménal. Comme si sa renommée ne suffisait pas à déplacer les foules, il a la chance d’être le seul à jouer à ce moment sur tout le festival ; quel que soit l’endroit où l’on pose le regard, c’est noir de monde. Après avoir attendu une heure l’entrée en scène de la star, une heure et quart de musique plein les oreilles et d’images plein les yeux, rideaux. Du moins le croit-on, car le show redémarre après cinq minutes de noir complet. Ce ne sera pas un rappel, mais quatre ou cinq qui se succéderont ainsi pendant plus d’une heure supplémentaire. Prince finit par faire monter des spectateurs sur scène, ils dansent avec les musiciens, participent à la fête : absolument génial. [J’imagine ce que ça devait être, pour les fans absolus de Prince qui squattaient les premiers rangs, en transe depuis deux heures, d’être choisis pour monter sur scène avec leur idole. Je pense qu’ils se souviendront longtemps de cette soirée]. Nous sommes exténués, mais heureux. On mange un morceau, puis les plus courageux s’en vont tester des stands et retrouver les pistes de danse surpeuplées. On tombe sur des Français sympas (il y en a !), on boit un peu plus que de raison, on rentre en pleine nuit en zigzaguant (classique…). Après une involontaire roulade dans un chemin caillouteux et très pentu (même pas peur, mais aussi, plus incroyable, même pas mal), je me pose près du Danube, « juste cinq minutes », et finalement quelques heures plus tard, Pierre me réveille alors qu’il fait jour et je vais finir la nuit dans la tente.

Aperçu de la faune szigetienneDébut du concert de Prince. Y'avait deux fois plus de monde derrière nous...Le concert de Prince est excellent de bout en boutLes fans sur scène

 

 

 

Mercredi 10 août – Day 1

Réveil un peu rude. Il souffle un grand vent froid qui contraste avec la chaleur toujours assez écrasante. Résultat, il fait froid à l’ombre (c’est désagréable), il fait chaud au soleil (c’est désagréable). Les concerts ne commencent tous les jours que vers 15h~15h30, ce qui laisse la matinée pour se retaper un chouïa. Le premier concert de la main stage me laisse un peu sceptique [d’ailleurs j’ai oublié ce que c’était. Le programme dit « The Maccabees », c’était bien ça ?], encore un groupe de rock anglais qui s’écoute mais sans originalité. Décision unilatérale de rentrer au campement pour grappiller quelques heures de sommeil. [J’apprendrai après coup que Ben et Guillaume Ogero ont profité de l’aprèm pour se faire faire un piercing, et Léo un tatouage (d’après un dessin que j’avais fait, si si !).]

J’émerge vers 18h30, réveillé par la douce alarme de mon Sziget phone de l’an dernier. Héritage précieux, car Vodaphone, partenaire de l’évènement, a cessé cette année de distribuer ces petits téléphones portables bon marché qui s’étaient vendus comme des petits pains l’an dernier. Grâce à ces merveilles technologiques, on pouvait en permanence (tenter de) joindre ses camarades quand on se retrouvait une fois paumé, ce qui, sur le festival, arrive assez fréquemment. On n’avait pas à embarquer son véritable téléphone (encore que bon, le mien, il a encore de bonnes vieilles touches et plus tellement de valeur), ce qui était plutôt pratique. Retour sur la scène principale pour voir Interpol, autre groupe anglais bien meilleur que le précité. Crochet par la scène rock/metal pour voir la fin du bestial concert de Motörhead  (sympatoche, mais toutes les chansons sont bourrines et strictement identiques. Le batteur est une brute surhumaine). Enfin retour sur nos pas pour Pulp, qui conclue les concerts du jour sur la main stage. Jamais entendu parler de ce groupe de ma vie, mais le chanteur et le style décalés m’ont plutôt séduit. De bons effets de lumière pour ne rien gâcher. Je file ensuite à la tente chercher l’appareil photo de Léo pour immortaliser un peu la fin de soirée. Je croise évidemment plein de monde sur le chemin du retour, notamment deux sympathiques hollandaises (la communauté néerlandaise doit être, avec les Français, la plus représentée au festival hongrois). Quelques verres, un peu de danse au milieu de la foule sur musiques entendues 1000 fois (hors du cadre du festi, ce genre de divertissement me ferait horreur, mais là, après que la musique se soit tue sur les scènes, quand on a oublié qu’on était fatigués, on veut que la fête dure encore, toujours). J’aborde une autre sympathique hollandaise qui a égaré ses copines, invitation naturelle à rejoindre notre bande de joyeux et piètres danseurs. Elle est plutôt jolie, on s’entend plutôt bien, surtout après avoir quitté les pistes et leur volume assourdissant. Je crois avoir égaré mes camarades de festia. Je l’ai peut-être un peu fait exprès.

 

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