Mikrokritik #2

The Ex [Son ex et moi]

The Ex [Son ex et moi]

Jesse Peretz, 2007

Ça faisait longtemps que j’avais pas vu une comédie à l’américaine ; grâce à ce film je me suis souvenu pourquoi. Passons sur la grande leçon de vie qui vous sera bien sûr délivrée à la fin, le message est ailleurs : grâce à The Ex, vous apprendrez que les gens en fauteuil roulant ne peuvent pas être méchants, car ça serait donner une raison valable pour dire du mal d’eux. Et médire des handicapés, c’est mal. Pourtant c’est drôle de rire des handicapés : regardez le magnifique bras atrophié sauce Photoshop qu’il ont fait à ce brave Zach Braff sur l’affiche. C’est juste dommage d’avoir épuisé tout le potentiel comique du film là-dedans.

Le Voyage dans la LuneLe Voyage dans la Lune

Georges Méliès, 1902

Qui n’a pas déjà vu cette célèbre image de la lune défigurée par la fusée-obus plantée dans son œil ? Le Voyage dans la Lune, librement inspiré du roman de Jules Verne De la Terre à la Lune, est un film merveilleux à plus d’un titre. Témoignage des débuts du cinéma, il nous montre une façon de filmer totalement exotique pour les hommes du XXIe siècle que nous sommes. Mais au delà des considérations techniques, c’est surtout un court métrage drôle, surréaliste et ultra dynamique : en une petite dizaine de minutes, les explorateurs ont le temps de planifier leur voyage, construire leur fusée, explorer la Lune et en revenir ! A propos, comment revient-on de la Lune quand on s’est catapulté dessus au moyen d’un canon géant ? Facile, la Lune, elle est au dessus de nous : y’a qu’à se placer au bord et à se laisser tomber sur la Terre ! Ingénieux non ?

Le PoulpeLe Poulpe

Guillaume Nicloux, 1998

Le poulpe est un film policier atypique. L’intrigue, complexe, intéressante, m’est malgré tout apparue relativement secondaire. Le cœur du film, c’est avant tout cette vitrine chatoyante de personnages hors cadres qui évoluent dans leur environnement naturel. Gabriel, dit le poulpe, flic peu loquace qui mène les enquêtes à sa façon (comme dans tout bon policier qui se respecte), et Cheryl, sa compagne ou à peu près, coiffeuse, pas cruche, à la langue bien pendue. Derrière eux, un défilé de trognes variées, de savants imbéciles, laconiques et avares en sagesse populaire. Manque un cadre : Angerneau, ville portuaire imaginaire de l’ouest de la France. « Angerneau c’est comme le cimetière : ça mérite le détour mais ça vaut pas l’voyage » résume un chauffeur de taxi local. L’air du large sent un peu le poisson pourri, et pourtant on se marre pas mal dans ce film, grâce à des répliques à l’humour grinçant et à des incursions surréalistes qui ne font que déconnecter un peu plus tout ce beau monde de l’ennuyeux commun des mortels. Drôle de créature, ce poulpe, mais ma foi assaisonné comme ça, c’est vraiment pas mauvais.

JumanjiJumanji

Joe Johnston, 1995

J’avais lu quelque part une critique disant à peu près que Jumanji n’était un film pour personne, parce qu’inintéressant pour les adultes et trop flippant pour les enfants. Come on. Jumanji est film pour les mômes qui aiment se faire peur. Et tous les mômes aiment se faire peur. Moi quand j’étais gosse j’ai dû voir ce film trois millions de fois. Bon j’exagère un peu, sans doute deux ou trois fois dans les faits, mais j’ai toujours adoré. Ce jeu de société mystérieux, qui libère des animaux de la jungle dans votre salon et génère des catastrophes, quoi de plus grisant ? Franchement moi j’aurais trouvé un jeu Jumanji j’y aurais joué (et j’aurais été tué trois minutes après le premier lancé de dés vu mes performances athlétiques). Bon, à revoir maintenant, ça a vieilli. Les trucages sont datés, le jeu des acteurs assez excessif et le happy-end plutôt imbuvable. Il n’empêche que le récit reste prenant, surtout l’histoire de ce gosse qui reste prisonnier du jeu parce que personne n’a terminé la partie.

Peau d’ânePeau d'âne

Jacques Demy, 1970

Amis qui haïssez le kitch, les fleurs, les longues robes chatoyantes avec 50 kilos de froufrous, les chansons et les histoires de princesses, ne regardez pas Peau d’âne. Amis qui pouvez, ne serait-ce que le temps d’un film, goûter au too much florissant et aux contes de fée, je ne saurai que trop vous conseiller d’y céder. Parce qu’attention, Peau d’âne est certes kitch, mais pas du kitch de supermarché, on donne dans le haut de gamme. Prenez un chouette conte de Perrault, adaptez-le avec des acteurs géniaux et magnifiques, faites-leur chanter leurs tourments et habillez le tout dans des environnements et décors extravagants, et vous avez Peau d’âne de Jacques Demy. Oui, c’est trop sucré, mais pendant les fêtes de fin d’année où, de toute façon, on n’en fait jamais trop, ça passe merveilleusement bien.