Dans l’épisode précédent…
Après avoir traversé la Nouvelle-Zélande jusqu’à son extrémité sud, notre héros, accompagné de son infatigable acolyte, a quitté Invercargill pour gagner l’île perdue de Stewart Island, à la recherche du kiwi, le mystérieux oiseau des légendes néo-zélandaises. Armé de patience et détermination, leur quête hardie s’avéra fructueuse, parvenant même, contre toute attente, à ramener un cliché de l’animal mythique. Leur quête accomplie au delà de toute espérance, nos deux compagnons reprirent place dans le vaillant esquif assurant leur retour, non sans un amer adieu à l’île aux merveilles.
Bien qu’ayant atteint la borne sud du pays, je ne fais pas pour autant mes adieux à la Terre du long nuage blanc. Il me reste encore beaucoup à voir et je compte bien mettre à profit les deux petits mois que m’autorise encore mon visa vacances-travail pour découvrir d’autres merveilles.
Nous avons retrouvé Invercargill, la ville sans âme, pour une fade fin d’après-midi passée à chercher le moindre petit bar ouvert pour y boire un coup. Dans le simili-pub irlandais où quelques habitués désoeuvrés se fondent dans la déprimante ambiance qui suinte du papier-peint, Jérémy et moi nous évadons de l’endroit en ressassant les images de « notre » île. À 21h, le serveur nous invite avec une politesse administrative à nous diriger vers la sortie, et, bien que la situation nous laisse assez interloqués, nous partons sans regrets.
Le lendemain, nous montons dans un bus en direction du Fiordland. Cette région sauvage et très peu peuplée (oui, très peu peuplée même pour la Nouvelle-Zélande, c’est dire) occupe la zone sud-ouest de l’Île du Sud, et est pourtant l’une des plus touristique du pays. Comme son nom l’indique, le Fiordland est la terre des fiords (ou fjords, si vous tenez à l’orthographe traditionnelle), ses vallées furent creusées, lentement mais sûrement, pendant 100 000 ans par le mouvement des immenses glaciers qui recouvraient la région. Quand cette période glacière prit fin il y a environ 10 000 ans, le retrait des glaces a laissé le champ libre à l’océan qui s’est invité dans ces profondes vallées. La fonte des glaces a aussi donné naissance au plus grand lac de l’île du sud, le lac Te Anau. Le village qui porte le même nom s’est développé sur ses rives et constitue un point d’ancrage pour la plupart des touristes désirant explorer la région. Avec ce lac qui s’étend à ses pieds et les montagnes en arrière-plan, on pourrait trouver étape plus désagréable.
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